La confrérie de Sainte SigolèneLa date de la fondation de la confrérie de Sainte Sigolène est inconnue. D’après des historiens locaux, son existence remonterait à la deuxième moitié du XVIIe siècle. Les traces écrites de son activité, possédées par la confrérie remontent seulement en 1818. Il y a tout lieu de croire que dans cette chrétienne paroisse, elle remonte comme ses voisines de jadis, Yssingeaux (1629), Saint Didier en Velay (1630), Bas en Basset (1646). La confrérie de Sainte-Sigolène est placée, comme beaucoup d’autres sous le patronage de la Sainte Vierge Marie. Elle a su conserver ses traditions et en particulier sa procession de la Passion. En voici le récit, fait vers 1950 par un confrère Sigolénois. « Le Jeudi-Saint est vraiment à Sainte Sigolène une grande journée religieuse. Les pénitents participent le matin à la messe de communion. Depuis ce moment jusqu’à la « messe des Présanctifiés » du lendemain, ils assurent en costume la garde d’honneur du Saint Sacrement, devant le reposoir, le jour et la nuit. Vers le soir a lieu la traditionnelle procession des Pénitents. Derrière les enfants des écoles, les jeunes filles, les dames, les hommes, sans distinction de groupements dans l’anonymat voulu d’une foule fervente. La longue théorie des Pénitents vêtus de blanc, portant les divers emblèmes de la Passion s’avancent dans un encadrement de lanternes voilées de rouge sombre. Le pénitent représentant le Christ prisonnier et celui qui porte la croix sont revêtus de tuniques et de cagoules rouges. La grande majorité marche pieds nus. Celui qui porte la colonne de la flagellation marque chaque pas d’une génuflexion ainsi que le porteur de la croix. Le confrère qui porte le calice le soutient à bout de bras. Il est entouré de deux assistants qui lui soulèvent les coudes. Des jeunes filles appartenant à la chorale paroissiale, alternent avec les Pénitents de vieux chants de pénitence. Un drap mortuaire est porté par quatre Pénitents devant le clergé. Au cimetière une absoute est donnée devant le monument aux morts. Les confrères ont toujours eu le souci de prier pour les défunts. Tout au long du trajet la foule prie et s’associe au chant des Pénitents. A trois reprises, au cours de la procession, la croix est dressée, et la foule vénère l’emblème de la Rédemption du monde. Une dernière fois, au retour dans l’église, la croix est dressée sur les marches de l’autel pour être présentée à la vénération des fidèles. »
Composée de plus de 100 membres au début du XXe siècle, la confrérie compte actuellement près de 40 confrères. L’accueil de nouveaux membres compense les décès et fait baisser la moyenne d’âge. En ce qui concerne l’activité actuelle de la confrérie, le Recteur en fait la description suivante : Le dernier dimanche de janvier organisation de la quête pour les lépreux sur Sainte Sigolène, les Villettes et dans les commerces locaux, en faveur des Œuvres hospitalières françaises de l’Ordre de Malte. Tout au long de l’année les confrères s’investissent au service de la paroisse et à la maison de retraite pour conduire les personnes invalides à la messe du samedi après-midi. Certains confrères visitent également des malades à domicile ou à l’hôpital. La semaine Sainte est la période ou les membres de la confrérie sont les plus impliqués : préparation et animation de la messe de La Cène le Jeudi-Saint et, le Vendredi-Saint à la tombée de la nuit, procession dans les rues de la cité, les pénitents revêtus de l’aube et de la cagoule, portent la grande croix et les instruments de la Passion. Le circuit d’environ 2 km conduit au calvaire et fait traverser le cimetière ou tous les participants prient pour les défunts. Très souvent, la procession se déroule dans le froid, voire la neige ( le bourg est à 800 mètres d’altitude) et, malgré ces conditions difficiles, elle est suivie par un nombre impressionnant de fidèles, dont beaucoup d’enfants.
Les confrères sont toujours fidèles aux réunions de spiritualité animées par leur aumônier, réunion de prières et de réflexion sur l’Évangile et les évènements de la vie. La confrérie organise, chaque année, un pèlerinage qui regroupe les confrères et leur famille.
La confrérie n’a pas de chapelle, et c’est peut-être une chance, car, ainsi les pénitents sont intégrés en permanence à la communauté paroissiale. Leur mission de fidèles laïcs les rend particulièrement attentifs aux autres et les conduit à s’engager dans d’autres mouvements paroissiaux et dans de nombreuses associations locales ou départementales.
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Procession du Vendredi Saint 2010 à Sainte Sigolène
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