hier...aujourd'hui

Accueil
la Spiritualité
un peu d'histoire
les Processions
la Chapelle
la tribune
lambris vie de la Vierge
portraits restaurés
Lourdes 2008
l'Annonciation
hier...aujourd'hui
autres Confréries
Bibliographie
archives Assomption
archives Sainte Croix

 

 

dessin de Philippe Kaeppelin  gravé en 1946      

 

Les Pénitents Blancs: poème recueilli en 1953

De Lamentatione… L’Office des Ténèbres

Déroule lentement tous ses rites funèbres

Dont les hymnes de deuil aux sons tristes et lents

S’exhalent par vos voix, graves Pénitents blancs.

Je les entends encor ces voix scandant les Psaumes.

Et qui semblaient monter d’un groupe de fantômes…

Les cierges du lutrin s’éteignent un à un

Laissant flotter dans l’air un âcre et doux parfum

Et lorsque le dernier expire, c’est le signe

Qu’enfants nous attendions pour un tumulte insigne

Fait pour commémorer la rumeur qui monta

Après la mort du Christ autour du Golgotha.

 Cependant le Recteur fermant l’Antiphonaire

S’avance maintenant au pied du Sanctuaire

Et d’une voix profonde, il nomme tour à tour

Les instruments divers rassemblés pour ce jour.

Et c’est la robe rouge et c’est la robe blanche

Et c’est à chaque appel un spectre qui se penche

Et qui s’en va pieds nus emportant son fardeau.

L’aiguière, l’échelle, le coq, les clous et le marteau

Les fouets et la colonne, le coutelas, les dés et le roseau

Le buisson, les tenailles ; puis entre deux falots, voici l’Ecce Homo.

La lance et l’éponge tout le sombre appareil des supplices

Le Saint Suaire, le voile de Véronique, la Patène, le Calice

Et la main qui frappa Jésus dans la prison.

Et les trente deniers prix de la trahison.

 Puis chaque pénitent emportant son mystère

Les uns au bout des bras levés, d’autres genoux heurtant la terre

Entre deux grands falots s’avancent lentement

Car chacun de leurs pas est un prosternement.

 Mais la Croix reste encor et c’est un privilège

Que de porter la Croix à la fin du cortège.

 Dolente, la voix triste, la clameur des chantres se poursuit

Et tandis que l’étrange vision s’éloigne dans la nuit

Retentissent dans l’air les chants de la douleur : Miserere mei.

Le Vexilla Regis, le Stabat Mater et les sanglots de Jérémie.

Entrecoupés de ces cris de mort par le Recteur prononcés

Tollé, Tollé. Crucifige, Crucifige.

A ces  mots la foule tombe à genoux et chante Parce Domine

Et O Crux Ave.

De station en station la marche lugubre et funèbre se poursuit

A la lueur des falots durant près de trois heures dans la nuit

Tandis que la cloche muette en sa cage de pierre

Jusqu’à l’Alleluia suspendra sa prière.

 Enfin vers le sanctuaire la procession s’achemine

Par l’oraison de la Passion le Recteur la termine. 

Oh ! Procession du Jeudi Saint comme je vous aimais !

Hélas ! Ne vous reverrai-je plus jamais !

  

Poème communiqué par H. Chaumet du Monastier au Père Jean Sanial,

Aumônier de la Confrérie des Pénitents blancs du Puy en Velay

Le 4 décembre 1953 à Présailles.